
Entretien : Franck Burglen
Franck Burglen, secrétaire général du Neurocentre Magendie, quittera ses fonctions le 31 décembre 2025 après de longues années à Bordeaux Neurocampus. Son départ coïncide avec la labellisation IBISA de PUMA, une réussite à l’image de son action au service et avec tous les personnels administratifs et techniques.
Vous allez nous quitter après dix-huit années ici. Un petit rappel sur votre parcours s’impose.
J’ai une thèse en physiologie et neurosciences médicales, plus précisément sur la mémoire de travail dans la schizophrénie, donc avec des patients. Pendant ma thèse, je m’étais intéressé aux fonctions annexes comme la communication et le pilotage de réseau. J’avais par exemple été le représentant des doctorants à l’école doctorale des Sciences de la vie de l’université de Bordeaux. Finalement, je me retrouvais plus dans ces métiers-là et dans ces aptitudes-là, je ne me voyais pas vraiment chercheur. J’ai fait alors un premier stage avec Yves Deris, vers 2003, à la communication de l’Institut des Neurosciences de Bordeaux, qui prendra quelaues années plus tard le nom de Bordeaux Neurocampus. J’ai ensuite travaillé pour l’Université de Strasbourg, où j’étais concepteur dans un service de culture scientifique, puis pour un parc de loisirs consacré à l’environnement, toujours en Alsace.
Et puis un jour, Pier-Vicenzo Piazza m’a contacté pour le poste de Secrétaire général et je suis revenu à Bordeaux. C’était il y a dix-huit ans.
Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous préciser en quoi consistaient – on va utiliser le passé même si vous n’êtes pas encore parti ! – vos missions ?
C’est un rôle de responsable de l’administration et du pilotage du laboratoire : je maintenais les moyens de l’organisation pour que l’on puisse tous ensemble continuer d’avancer. Je pilotais d’une part le service administratif qui s’occupe des ressources humaines, du budget, du déplacement des gens, de la communication, etc.
Et aussi je coordonnais l’activité des services techniques qui sont mutualisés à Magendie : service d’animalerie, un service de génotypage, de chimie analytique, de micro-dissection laser, de bio-informatique et de transcriptome. Mon rôle avec les personnels, c’est de les accompagner sur les versants pilotage administratif des plateformes, de les aider à recruter, à trouver des moyens, à dépenser leur argent, à vendre des prestations, etc.
Dans la série des portraits que l’on avait réalisés pour les 30 ans de Bordeaux Neurocampus, vous évoquiez, pour votre fonction, la mise en musique des activités… Il y a un élément clé pour éviter les fausses notes ?
En effet, j’aime l’idée que donne cette expression de mise en musique. Mise en musique en tant que support administratif et technique au service de l’activité de recherche. Parce que l’objectif, c’est la recherche.
Sans pour autant éviter les fausses notes, je dirais que le fait d’avoir une thèse en neurosciences m’a aidé et m’aide encore. Cela donne une crédibilité et donc cela facilite les échanges avec les interlocuteurs. Le plus difficile reste l’arbitrage. Cette fonction l’impose. C’est là où peuvent naître des couacs.

Comment voyez-vous l’évolution de la communauté depuis que vous êtes arrivés ?
Il y aurait beaucoup à dire ! Mais il y a deux aspects que j’aimerais faire ressortir.
Le premier, c’est l’évolution de nos supports techniques et de notre offre de service. Le BIC est peut-être l’exemple le plus visible. La création de PUMA, qui réunit les plateformes de Magendie, c’est très important, voire capital. La mutualisation, c’est certes un aspect économique, mais c’est aussi un moyen d’être visible, tout comme Bordeaux Neurocampus, à une autre échelle, propose une autre visibilité que chaque institut pris séparément. L’offre technique est aussi un élément fort de notre attractivité pour les recrutements. Et pour en revenir à mon parcours, ne pas faire que de l’administratif et contribuer à la mutualisation, c’est vraiment quelque chose que j’ai aimé. PUMA, justement, vient d’être labellisé IBISA. C’est une grande joie et immense satisfaction pour toutes les personnes qui s’investissent depuis des années.
Le deuxième point c’est la transversalité et les groupes de travail qui réunissent des personnes diverses – chercheurs, ITA, post-docs: comités bien être, transitions… C’est le cas au sein des instituts avec les comités bien être, DEI… et à l’échelle du département s’ajoute l’aspect inter-instituts comme c’est le cas avec le comité transition et le comité NeuroPIC. Des personnes avec une thématique commune – pouvant être personnelle – sont capables de faire bouger un peu les lignes. Un des résultats visibles, c’est le prix Marian Diamond : c’est totalement transverse, tout en étant une belle visibilité pour le département. C’est fédérateur.
Un dernier mot ?
Le deuxième, je le partage je pense avec Stéphane Oliet : nous disons souvent aux personnes qui expriment le souhait d’une mobilité, qu’il faut savoir saisir des opportunités, et que c’est sain. Voilà, c’est à mon tour.
Last update 18/12/25