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Une nouvelle classe pharmacologique pour le traitement de l’addiction au cannabis

Une découverte scientifique d’Aelis Farma avec des chercheurs du Neurocentre Magendie et Columbia University (NY) dans Nature Medicine.

Source : communiqué d’Aelis Farma


Dans les médias
Cet article a fait l’objet d’une chronique dans le Journal des sciences, sur France Culture, le mardi 13 juin.
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Aelis Farma, société biopharmaceutique au stade clinique spécialisée dans le développement de traitements pour les maladies du cerveau, a annoncé la publication d’une série d’études décrivant une nouvelle classe pharmacologique, les inhibiteurs spécifiques de la signalisation du récepteur CB1 (CB1-SSi), et son premier candidat-médicament, AEF0117, pour le traitement des troubles liés à la consommation excessive de cannabis (addiction et psychose).

L’article, intitulé « Signaling-specific inhibition of the CB1 receptor for cannabis use disorder: phase 1 and phase 2a randomized trials » (Inhibiteurs spécifiques de la signalisation du récepteur CB1 pour les troubles liés à la consommation de cannabis : essais randomisés de phase 1 et de phase 2a), a été publié en ligne par la revue Nature Medicine.

AEF0117 est le premier composé qui inhibe sélectivement la voie de signalisation du récepteur CB1, responsable des effets d’addiction au cannabis, sans perturber les fonctions physiologiques et comportementales fondamentales du récepteur. Cette approche révolutionnaire diffère des antagonistes du récepteur CB1 d’ancienne génération qui, bloquant toute l’activité du récepteur CB1, provoquaient des effets indésirables importants empêchant leur utilisation clinique.

AEF0117, découvert et développé par Aelis Farma, est le premier candidat-médicament de la nouvelle classe pharmacologique CB1-SSi qui est basé sur un mécanisme naturel utilisé par le cerveau pour combattre l’hyperactivité du récepteur CB1. Ce mécanisme a été découvert par le groupe de recherche du Directeur général d’Aelis Farma, le Dr. Pier Vincenzo Piazza, PhD, lorsqu’il était directeur du Neurocentre Magendie de l’INSERM à Bordeaux1. Ce mécanisme d’action unique permet au CB1-SSi d’inhiber sélectivement les signaux cellulaires impliqués dans les troubles liées à la consommation excessive de cannabis, sans perturber l’activité physiologique du récepteur. Les CB1-SSi en général, et le AEF0117 en particulier, représentent une véritable percée dans le domaine de la pharmacologie des CB1.

« Cet article séminal couronne plus d’une décennie de recherche, depuis la découverte du mécanisme naturel utilisé par le cerveau pour s’opposer aux effets du THC jusqu’à notre essai clinique de phase 2a de preuve de concept avec AEF0117 », a déclaré le Dr Piazza. « Nous sommes ravis de contribuer au domaine de la neuropharmacologie avec une classe de médicaments qui n’a jamais été testée chez l’homme auparavant. Aelis mène maintenant une vaste étude de phase 2b contrôlée par placebo, en collaboration avec Columbia University Irving Medical Center, auprès de 330 participants souffrant d’addiction au cannabis, afin d’évaluer trois niveaux de dose de AEF0117 dans le traitement de l’addiction au cannabis. Les résultats devraient être disponibles d’ici mi-2024. »

L’étude de phase 2a a montré, que en raison de son mécanisme d’action unique, AEF0117 réduit de façon significative à la fois les effets subjectifs positifs du cannabis (le critère d’évaluation primaire, 38% en moyenne, p<0,04) et la consommation de cannabis mesurée par l’auto-administration (p<0,05), le critère d’évaluation secondaire clé. AEF0117 n’a pas produit d’effets indésirables graves ou d’effets indésirables liés au traitement en comparaison au placebo. De plus, les réductions des effets du cannabis observées se sont produites sans précipiter le sevrage du cannabis, même chez les volontaires qui fumaient plusieurs grammes de cannabis par jour.

« Aucun autre médicament n’a réussi à réduire de façon sûre les effets directs du cannabis chez les fumeurs quotidiens de cannabis », a déclaré Margaret (Meg) Haney, PhD, superviseure des études de phase 1 et principale investigatrice de l’étude de preuve de concept 2a. « Ces nouveaux résultats suggèrent clairement que AEF0117 pourrait être une approche efficace pour les patients cherchant un traitement pour les troubles liés à la consommation excessive de cannabis. » Meg Haney est professeure de neurobiologie au département de psychiatrie de Columbia University Irving Medical Center où elle est directrice du Cannabis Research Laboratory et co-directrice de Substance Use Research Center.

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Téléchargez l’article complet de Nature Medicine (en anglais – .pdf)

1 Vallée M, Vitiello S, Bellocchio L, et al. Pregnenolone Can Protect the Brain from Cannabis Intoxication. Science 2014;343(6166):94-98. DOI: doi:10.1126/science.1243985


Référence

Signaling-specific inhibition of the CB1 receptor for cannabis use disorder: phase 1 and phase 2a randomized trials
Margaret Haney, Monique Vallée, Sandy Fabre, Stephanie Collins Reed, Marion Zanese, Ghislaine Campistron, Caroline A. Arout, Richard W. Foltin, Ziva D. Cooper, Tonisha Kearney-Ramos, Mathilde Metna, Zuzana Justinova, Charles Schindler, Etienne Hebert-Chatelain, Luigi Bellocchio, Adeline Cathala, Andrea Bari, Roman Serrat, David B. Finlay, Filippo Caraci, Bastien Redon, Elena Martín-García, Arnau Busquets-Garcia, Isabelle Matias, Frances R. Levin, François-Xavier Felpin, Nicolas Simon, Daniela Cota, Umberto Spampinato, Rafael Maldonado, Yavin Shaham, Michelle Glass, Lars Lykke Thomsen, Helle Mengel, Giovanni Marsicano, Stéphanie Monlezun, Jean-Michel Revest & Pier Vincenzo Piazza
Nature Medicine, 8 June 2023
https://doi.org/10.1038/s41591-023-02381-w

Publication: 14/06/23
Mise à jour: 20/06/23