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Frédéric Villéga et Laurent Groc soutenus par SPARK Bordeaux

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L’université de Bordeaux a intégré le réseau international SPARK Global l’an dernier, afin d’accompagner des projets de recherche innovants en santé. Retours d’expérience avec le médecin et chercheur Frédéric Villéga, co-porteur d’un des 4 projets lauréats de la promo SPARK Bordeaux 2019.

Depuis le printemps 2019, l’université de Bordeaux a lancé un programme d’accompagnement personnalisé pour des innovations en santé à destination de chercheurs et cliniciens bordelais porteurs de projets de recherche translationnelle. C’est-à-dire de la paillasse de laboratoire jusqu’au lit du patient. Ce programme appelé SPARKGlobal est intégré dans un réseau international et permet de cibler des besoins médicaux non couverts, particulièrement par l’industrie pharmaceutique.

Frédéric Villéga (à gauche) et Laurent Groc, lauréats de SPARK Bordeaux avec le projet BORDSFORD © Bordeaux Neurocampus
Frédéric Villéga (à gauche) et Laurent Groc, lauréats de SPARK Bordeaux avec le projet BORDSFORD © Bordeaux Neurocampus

C’est ainsi qu’en binôme avec Laurent Groc, directeur-adjoint de l’Institut interdisciplinaire de neurosciences (IINS – CNRS et université de Bordeaux-Bordeaux Neurocampus), Frédéric Villéga est devenu l’an dernier un des premiers SPARKees bordelais.

Neuropédiatre au CHU de Bordeaux, le médecin a eu l’occasion de pouvoir diagnostiquer à plusieurs reprises une maladie assez rare, l’encéphalite limbique auto-immune, à la croisée entre immunité, neurologie et psychiatrie. Il en est même devenu un des spécialistes, étant référent dans la commission nationale de la Société française de neuropédiatrie.

Un diagnostic difficile à établir

Dans sa forme la plus grave, cette maladie peut provoquer des délires, hallucinations et crises psychotiques chez les patients. Il a été découvert récemment, en 2008, que cette maladie était causée par la présence d’auto-anticorps, c’est-à-dire des cellules du système immunitaire dirigées contre soi-même, dans le cerveau et qui s’attaquent aux cellules neuronales. La maladie est curable avec des médicaments appelés immunosuppresseurs. Mais la vraie problématique dans cette maladie qui est émergente, c’est-à-dire de plus en plus fréquente, c’est surtout le diagnostic qui est extrêmement difficile à établir.

L’incidence – survenue de cas dans une population donnée – est de 5 pour 100 000, et le Centre de références des maladies rares auto-immunes à Lyon enregistre quelques centaines de cas par an sur plusieurs milliers d’analyses faites. “On constate que près de 25% des encéphalites diagnostiquées à l’hôpital restent sans diagnostic biologique spécifique“, explique le Dr Frédéric Villéga. En effet, il existe des kits de diagnostics mais qui ne sont pas très sensibles, et il peut y avoir une disparité dans les résultats et leur interprétation, selon que le diagnostic soit fait à Lyon, ou bien dans d’autres centres de référence en Europe.

Si le médecin a longtemps traité des aspects cliniques de la maladie auprès des patients, il s’est depuis plusieurs années penché également sur ses aspects neurobiologiques en travaillant auprès de Laurent Groc, chef de l’équipe Développement et adaptation des circuits neuronaux à l’IINS et jusqu’à y suivre aujourd’hui une thèse de sciences.

De la recherche fondamentale à la recherche clinique

Frédéric Villéga et Laurent Groc ont ainsi eu le projet de mettre au point une plateforme de diagnostic, appelée Immunoptic, qu’ils ont soumis au programme SPARK Bordeaux sous le nom BORDSFORD project (Board expert screening for dysimunity). Son but étant de pouvoir tester l’effet des anticorps du sang des patients sur des cultures de neurones. Ce projet a été validé en juin dernier dans le cadre de SPARK pour deux ans à hauteur de 100 000 euros.

Basé sur l’expertise de l’équipe de recherche fondamentale de l’IINS, il mutualise les forces de nombreux acteurs bordelais : cliniciens, épidémiologistes, juristes, biologistes, chercheurs… en partenariat avec le laboratoire d’immunologie du CHU de Bordeaux du professeur Patrick Blanco, et en lien avec le Centre de références de Lyon.

Pour Frédéric Villéga et Laurent Groc, le financement par SPARK Bordeaux a été un argument déterminant dans l’obtention d’un autre financement dans le cadre d’un Programme hospitalier de recherche clinique national, avec le professeur et psychiatre Bruno Aouizerate du CHU de Bordeaux. Ce projet, concernant l’évaluation de l’efficacité d’un traitement immunomodulateur dans les troubles psychotiques, est financé pour 5 ans pour plus d’un million d’euros.

En total accord avec la philosophie du programme SPARK, Frédéric Villéga explique apprécier être « le ciment » de tout ce projet, sous la direction de Laurent Groc, à l’interface entre la recherche fondamentale, la recherche clinique, entre le CHU, le Centre de références de Lyon et l’IINS, et de pouvoir aider à décloisonner ces mondes.

Pour les épauler dans le cadre de SPARK, les chercheurs sont accompagnés tout au long du projet parun mentor ou coach du milieu industriel, en la personne de Nicolas Pineau, membre des experts SPARK et cadre dans l’industrie pharmaceutique chez OP2Drugs. Cette entreprise de biotechnologies basée à Pessac développe des médicaments novateurs notamment dans le domaine de la cardiologie. Nicolas Pineau apporte un regard extérieur sur le projet, son expertise et également un réseau qui pourra être notamment utile si BORDSFORD project marque l’essai et donne naissance à une start-up bordelaise ou qu’Immunoptic devienne une “chaîne diagnostic” commercialisable, ouvertes aux entreprises. Réponse dans quelques mois.


Qu’est-ce que SPARK ?

  • SPARK, initié par la faculté de médecine de Stanford, est un programme de soutien à la recherche translationnelle pour accélérer le passage des bonnes idées en solutions au profit des patients et de la société.
  • SPARK accompagne de façon personnalisée des projets innovants ayant fait la preuve de leur intérêt pour des besoins médicaux non couverts. Le programme permet d’aller de l’idée au clinique grâce à des séminaires dédiées, l’appui d’un coach et de conseillers industriels et académiques, et d’un financement.
  • SPARK se démarque des autres programmes d’accélération de l’innovation par son entrée posant l’intérêt thérapeutique en premier.
  • SPARK Bordeaux est le hub français du réseau SPARK Global qui réunit les programmes SPARK essaimés sur l’ensemble des continents.

Source : www.u-bordeaux.fr

Publication: 13/05/20
Last update 03/06/20