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« Certains ne sont-ils jamais malades ? »

« L’humanité peut compter sur quelques super-héros. Des vrais, ceux-là ».
Source : Science et Vie et Mediscoop

Science et Vie se penche sur « le secret de ceux qui résistent aux maladies infectieuses, génétiques ou dues au mode de vie ». Le magazine relève que « depuis peu, cette question est au centre de nouvelles recherches. En ligne de mire : les individus au profil génétique exceptionnel, capables de résister à une maladie à laquelle presque tous les autres succombent. On les appelle les « invulnérables ». Et chacun d’entre nous en est peut-être un sans le savoir… ».
Science et Vie évoque « le cas du sida : même si elles sont contaminées, certaines personnes (moins d’une sur cent dans le monde) ne seront jamais affectées par le VIH. Parce que leur organisme est naturellement résistant au virus. Et il semble que cette « invulnérabilité » existe contre d’autres maladies, qu’elles soient infectieuses, génétiques ou autres ».
Le mensuel s’interroge : « A quoi tient cette résistance et, surtout, peut-elle ouvrir la voie à des thérapeutiques inédites ? ». Il explique qu’« en 2014, une équipe de chercheurs américains a ainsi étudié le cas de personnes en parfaite bonne santé alors qu’elles étaient génétiquement atteintes de drépanocytose, une maladie génétique grave qui provoque habituellement anémie et douleurs articulaires. A la clé : une piste de traitement « très prometteuse » validée sur des modèles animaux ».

Science et Vie ajoute qu’« à plus grande échelle, le Resilience Project a été mis en œuvre pour rechercher de manière systématique des mutations responsables de… 697 maladies pédiatriques, dites monogéniques : une seule mutation dans l’ADN provoque quasi systématiquement la pathologie, comme dans le cas de la mucoviscidose ».
Le magazine indique que « si une personne porteuse d’une de ces mutations s’avère en bonne santé, les chercheurs sauront alors qu’ils ont trouvé une perle rare. Et ils pourront étudier en profondeur son profil (séquençage entier du génome, prélèvement de cellules-souches…), afin de trouver la ou les mutations qui l’ont protégée du mal ».
Science et Vie fait savoir que « l’équipe a déjà mené un premier test, en recherchant des mutations parmi quelques centaines de milliers de génomes fournis par divers laboratoires, qui les avaient collectés pour d’autres études. Résultat : 21 personnes apparemment en bonne santé se sont révélées porteuses de mutations délétères, dont 4, par exemple, associées à la sclérose en plaques ».

« A partir de ce test, les chercheurs estiment qu’environ une personne sur 20.000 cache un « invulnérable ». Séquencer un million de génomes – une opération devenue heureusement peu coûteuse – devrait donc leur permettre d’en débusquer une cinquantaine », note le magazine.

Il ajoute que « le Resilience Project n’est qu’une première étape. Car s’il est un succès, il est prévu d’élargir le champ des recherches, en étudiant cette fois la protection contre d’autres maladies, telles que le cancer du sein, Parkinson, Alzheimer… Sachant que la tâche sera alors bien plus complexe, car de nombreux facteurs, notamment environnementaux, peuvent protéger de ces maladies, dites multifactorielles ».
Science et Vie de conclure : « Le temps dira si cette stratégie est la bonne pour trouver de nouvelles thérapies. Mais déjà, elle ouvre des perspectives en proposant un regard plus positif sur notre santé : en se focalisant non seulement sur les faiblesses de notre biologie, mais aussi sur ses forces ! Et parmi ces forces, l’humanité peut compter sur quelques super-héros. Des vrais, ceux-là ».

Publication: 01/02/19
Mise à jour: 05/02/19