
L’équipe NOMAD, dirigée par Agnès Nadjar, rejoint l’IMN
L’IMN accueille depuis septembre 2025 une nouvelle équipe, NOMAD (Neuroimmunologie des pathologies et de la santé métabolique) qui est dirigée par Agnès Nadjar. L’équipe s’intéresse à la
communication entre le système immunitaire et le système nerveux central, aussi bien dans des conditions normales que pathologiques.
Interview
Claire Delattre : Pourrais-tu nous présenter ton parcours et tes différentes casquettes ?
Agnès Nadjar : J’ai été recrutée comme maitre de conférences à l’Université de Bordeaux en 2006 au sein de l’Unité PsyNuGen. En 2009-2010, j’ai eu l’opportunité de passer deux ans à Boston en tant que visiting scholar à Tufts University. A mon retour des Etats-Unis, j’ai intégré le laboratoire NutriNeuro où je suis restée 10 ans avant de rejoindre l’équipe « Equilibre énergétique et obésité » au Neurocentre Magendie. C’est en septembre 2025 que j’ai eu l’opportunité de monter ma propre équipe au sein de l’Institut des Maladies Neurodégénératives : « Neuroimmunology of metabolic health and disease » – NOMAD. En parallèle, j’ai été coordinatrice du Master Neurasmus qui est un master européen d’excellence en Neurosciences, de 2014 à 2022, aujourd’hui géré par Pascal Fossat. Je suis aujourd’hui directrice de l’EUR Neurosciences depuis 2022, et co-directrice de l’école doctorale SVS depuis 2024.
Comment te sens-tu en tant que cheffe d’équipe ?
J’ai saisi cette opportunité, malgré une certaine appréhension face aux responsabilités qu’elle implique, tant sur le plan scientifique qu’administratif. Il s’agissait aussi de relancer notre activité de recherche dans un nouvel environnement, avec ses propres codes et usages. Mais j’ai été séduite par le défi et me sentais prête à le relever, surtout dans ce laboratoire où je me sens en confiance et bien entourée. J’ai passé deux ans en post-doctorat à l’IMN il y a vingt ans, et l’esprit collectif qui règne ici me tient toujours autant à cœur. Je reviens ici en tant que cheffe d’équipe avec beaucoup de plaisir.
Peux-tu nous présenter ton projet de recherche ?
Je m’intéresse depuis toujours aux interactions neuroimmunes et à leur modulation par l’environnement. Aujourd’hui, mon équipe étudie comment les cellules immunitaires du cerveau — microglies et immunité méningée — régulent le métabolisme énergétique, dans l’objectif de tirer parti de ces mécanismes pour prévenir ou ralentir des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, qui s’accompagnent de profondes perturbations métaboliques. Une part importante de notre travail porte sur le dimorphisme sexuel de ces réponses. Pour moi, l’alliance entre recherche fondamentale et dimension clinique que propose l’IMN représente un équilibre idéal : elle permet d’ancrer nos projets dans le contexte des maladies neurodégénératives tout en leur donnant une perspective chez l’humain.
Qu’est-ce qui fait la force de votre équipe et qu’allez-vous apporter à l’IMN ?
Nous venons renforcer les recherches en neuroimmunologie et sur les cellules gliales à l’IMN, des thématiques applicables à de nombreux contextes physiopathologiques étudiés à l’institut. Ces concepts favorisent les échanges et les collaborations avec les différentes équipes sur place. Ensemble, nous pourrons nous enrichir mutuellement et contribuer à faire avancer la recherche à l’IMN.
Tu es la seule femme à être seule à la tête d’une équipe à l’IMN, comment l’appréhendes-tu ? Tu as d’ailleurs une équipe exclusivement féminine.
Je suis arrivée à l’IMN grâce à mon parcours scientifique, et non à mon genre… Enfin, je l’espère ! Cela dit, si ma présence contribue à la féminisation de la recherche et de l’IMN, c’est une très bonne chose. Et si cela peut montrer aux jeunes chercheuses qu’il est possible d’accéder à des postes à responsabilité en tant que femme, c’est encore mieux. Pour ce qui est de mon équipe, le fait qu’elle soit entièrement composée de femmes relève du hasard. Chacune des membres a été choisie pour ses compétences et son expertise, non pour son genre. Cela dit, les chiffres sont clairs : la majorité des étudiants en Master Neurosciences, du moins à Bordeaux, sont des femmes. C’est surtout sur les postes à responsabilité que leur présence se fait plus rare.

Peux-tu présenter ton équipe ?
A ce jour, l’équipe NOMAD se compose de deux étudiantes en 3ème année de thèse, Giulia Cutugno et Evita Kyriakidou, et d’une ingénieure d’étude, Jeanne Vergne. Giulia et Evita sont toutes deux récipiendaires d’une bourse Marie Curie (programme MSCA-Doctoral Network) tandis que Jeanne a été recrutée pour deux ans sur un projet Eranet NEURON. A partir de février prochain, nous accueillerons Jade Thomas, étudiante du Master NeuroBIM de Bordeaux, et Lou Taussac, étudiante en Licence professionnelle à Toulouse. Elles seront parmi nous pour 6 mois. Encore des femmes !
Contact
Agnès Nadjar :
Centre Broca Nouvelle-Aquitaine
Bureau 364, 3ème étage
Sélection de publications
- Isolation of Hypothalamic Microglia from Freshly Perfused Adult Mouse Brain by Magnetic-Activated Cell Sorting
Evangelia Kyriakidou, Giulia Cutugno, Camille Allard, Agnes Nadjar.
JoVE. 2024-09-06. (211)
DOI: 10.3791/66769 - Rethinking the role of microglia in obesity
G. Cutugno, E. Kyriakidou, A. Nadjar.
Neuropharmacology. 2024-04-01. : 109951.
DOI: 10.1016/j.neuropharm.2024.109951 - Microglial homeostasis disruption modulates non-rapid eye movement sleep duration and neuronal activity in adult female mice
Katherine Picard, Giorgio Corsi, Fanny Decoeur, Maria Amalia Di Castro, Maude Bordeleau, Marine Persillet, Sophie Layé, Cristina Limatola, Marie-Ève Tremblay, Agnès Nadjar.
Brain, Behavior, and Immunity. 2023-01-01. 107 : 153-164.
DOI: 10.1016/j.bbi.2022.09.016 - Microglia states and nomenclature: A field at its crossroads
Rosa C. Paolicelli, Amanda Sierra, Beth Stevens, Marie-Eve Tremblay, (…) Agnes Nadjar, (…), Susanne A. Wolf, Long-Jun Wu, Tony Wyss-Coray.
Neuron. 2022-11-01. 110 (21) : 3458-3483.
DOI: 10.1016/j.neuron.2022.10.020 - N-3 PUFA Deficiency Affects the Ultrastructural Organization and Density of White Matter Microglia in the Developing Brain of Male Mice.
Fanny Decoeur, Katherine Picard, Marie-Kim St-Pierre, Andrew D. Greenhalgh, Jean-Christophe Delpech, Alexandra Sere, Sophie Layé, Marie-Eve Tremblay, Agnès Nadjar.
Front. Cell. Neurosci.. 2022-02-10. 16
DOI: 10.3389/fncel.2022.802411 - Microglial Cannabinoid Type 1 Receptor Regulates Brain Inflammation in a Sex-Specific Manner
Julia De Meij, Zain Alfanek, Lydie Morel, Fanny Decoeur, Quentin Leyrolle, Katherine Picard, Micael Carrier, Agnes Aubert, Alexandra Séré, Céline Lucas, Gerald Laforest, Jean-Christophe Helbling, Marie-Eve Tremblay, Daniela Cota, Marie-Pierre Moisan, Giovanni Marsicano, Sophie Layé, Agnès Nadjar.
Cannabis and Cannabinoid Research. 2021-12-01. 6 (6) : 488-507.
DOI: 10.1089/can.2020.0170 - N‐3 PUFA deficiency disrupts oligodendrocyte maturation and myelin integrity during brain development
Quentin Leyrolle, Fanny Decoeur, Cyril Dejean, Galadriel Brière, Stephane Leon, Ioannis Bakoyiannis, Emilie Baroux, Tony‐Lee Sterley, Clémentine Bosch‐Bouju, Lydie Morel, Camille Amadieu, Cynthia Lecours, Marie‐Kim St‐Pierre, Maude Bordeleau, Véronique De Smedt‐Peyrusse, Alexandran Séré, Leslie Schwendimann, Stephane Grégoire, Lionel Bretillon, Niyazi Acar, Corinne Joffre, Guillaume Ferreira, Raluca Uricaru, Patricia Thebault, Pierre Gressens, Marie‐Eve Tremblay, Sophie Layé, Agnes Nadjar.
Glia. 2021-09-14.
DOI: 10.1002/glia.24088 - Microglia–Neuron Crosstalk in Obesity: Melodious Interaction or Kiss of Death?
Stéphane Léon, Agnès Nadjar, Carmelo Quarta.
IJMS. 2021-05-15. 22 (10) : 5243.
DOI: 10.3390/ijms22105243 - Essential omega-3 fatty acids tune microglial phagocytosis of synaptic elements in the mouse developing brain.
C. Madore, Q. Leyrolle, L. Morel, M. Rossitto, A. D. Greenhalgh, J. C. Delpech, M. Martinat, C. Bosch-Bouju, J. Bourel, B. Rani, C. Lacabanne, A. Thomazeau, K. E. Hopperton, S. Beccari, A. Sere, A. Aubert, V. De Smedt-Peyrusse, C. Lecours, K. Bisht, L. Fourgeaud, S. Gregoire, L. Bretillon, N. Acar, N. J. Grant, J. Badaut, P. Gressens, A. Sierra, O. Butovsky, M. E. Tremblay, R. P. Bazinet, C. Joffre, A. Nadjar, S. Layé.
Nat Commun. 2020-11-30. 11 (1)
DOI: 10.1038/s41467-020-19861-z - Maternal dietary omega-3 deficiency worsens the deleterious effects of prenatal inflammation on the gut-brain axis in the offspring across lifetime
Q. Leyrolle, F. Decoeur, G. Briere, C. Amadieu, A. R. A. A. Quadros, I. Voytyuk, C. Lacabanne, A. Benmamar-Badel, J. Bourel, A. Aubert, A. Sere, F. Chain, L. Schwendimann, B. Matrot, T. Bourgeois, S. Grégoire, J. G. Leblanc, A. De Moreno De Leblanc, P. Langella, G. R. Fernandes, L. Bretillon, C. Joffre, R. Uricaru, P. Thebault, P. Gressens, J. M. Chatel, S. Layé, A. Nadjar.
Neuropsychopharmacol.. 2020-08-11.
DOI: 10.1038/s41386-020-00793-7
Mise à jour: 12/11/25