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Benjamin Dehay lauréat d’un ANR PRCI

Benjamin Dehay (IMN) est lauréat, en tant que coordinateur, d’un financement PRCI 2025 de l’ANR (Axe C.10 – Innovation biomédicale – CE18), avec le projet « TreatPD – Un ARN pour traiter la maladie de Parkinson« .

Chercheurs et laboratoires impliqués

  • Benjamin Dehay, Coordinateur France (IMN – UMR5293 CNRS, Univ. Bordeaux)
  • Chantal Pichon, Partenaire France (ART-ARNm – UMS55 Inserm, Univ. Orléans)
  • Philippe Barthélémy, Partenaire France (ARNA – U1212 Inserm, UMR 5320 CNRS, Univ. Bordeaux)
  • Yvan Devaux, Coordinateur luxembourgeois (Luxembourg Institute of Health (LIH))

Résumé du projet et impact

La maladie de Parkinson est un trouble neurodégénératif lié à l’âge, complexe, hétérogène et mortel. Ses principaux symptômes sont les tremblements et la rigidité musculaire affectant les patients dans leur vie de tous les jours. Cette maladie affecte le système nerveux central et est caractérisée par une perte de production de dopamine au niveau du cerveau. Suite au vieillissement de la population, sa prévalence augmente et est associée à une charge socio-économique élevée. Le traitement actuel visant à restaurer les niveaux physiologiques de dopamine soulage les symptômes mais ne traite pas les causes de la maladie et n’empêche donc pas sa progression. Cette maladie reste irréversible et incurable. Il est donc important de découvrir de nouveaux traitements capables de cibler les causes de cette maladie.

Nous avons identifié un ARN arbitrairement nommé lncG1 qui est régulé chez les patients atteints de MP. Nos données préliminaires montrent qu’une surexpression de lncG1 dans des neurones en culture stimule la voie de synthèse de la dopamine et augmente sa production. Nous émettons l’hypothèse que lncG1 pourrait être utilisé pour traiter la MP. Dans ce projet, notre objectif est de développer une nanoparticule contenant lncG1 capable de traverser la barrière hémato-encéphalique et de cibler les neurones dopaminergiques du cerveau.

Le projet contient cinq axes de recherche et développement répartis entre les laboratoires. Spécifiquement, un lncG1 synthétique sera produit par ART-ARNm. Il sera ensuite incorporé dans une nanoparticule nucléolipidique par ARNA afin d’assurer le passage de la barrière hémato-encéphalique et sa libération au niveau des neurones dopaminergiques. Cette nanoparticule contenant lncG1, appelée NP-lcnG1, sera testée sur des modèles murins de la maladie de Parkinson par IMN afin de vérifier in vivo sa capacité à traverser la barrière hémato-encéphalique et d’évaluer son effet sur les neurones. Ces modèles murins permettront aussi de tester différentes voies d’administration et de vérifier la biodistribution de l’ARN exogène.

Les impacts de ce projet sont les suivants : a) Impact sociétal : réduction de l’impact psychologique en apportant de l’espoir aux patients parkinsoniens, à leurs familles et aux personnels soignants à travers le développement d’un nouveau traitement, applicable cliniquement, diminuant les symptômes, améliorant la qualité et la durée de vie ; b) Impact économique : réduction des coûts de santé par une modification de la trajectoire de la maladie. c) Impact scientifique : meilleure connaissance du rôle des molécules d’ARN dans le développement de la MP. Pour garantir que ces impacts soient atteints et que la solution apportée par ce projet soit acceptée par les utilisateurs finaux, les principales parties prenantes (neurologues et patients) sont impliquées dans ce projet à un stade précoce. Elles participeront grandement à la diffusion et à l’adoption des résultats du projet.

Pertinence du partenariat

L’expertise complémentaire de quatre partenaires, trois Français et un Luxembourgeois, est nécessaire afin de développer et tester cette nanoparticule innovante. Le projet TreatPD se construit donc autour de l’expertise de partenaires français en production d’ARN (Accélérateurs de recherche technologique ARN messager, ART-ARNm, INSERM Paris), nanoparticules (Acides nucléiques : Régulations Naturelles et Artificielles, ARNA, Université de Bordeaux) et modèles in vivo de la maladie de Parkinson (Institut des Maladies Neurodégénératives, IMN, Université de Bordeaux), avec un partenaire Luxembourgeois expert en ARN et qui a découvert lncG1 (Luxembourg Institute of Health, LIH). En parallèle, le LIH mènera des investigations in silico et in vitro afin de caractériser pleinement le mécanisme moléculaire d’action de lncG1, de valider sa capacité à stimuler la voie de la synthèse de dopamine et d’identifier des effets secondaires potentiels. Grâce à un partenariat avec une spin-off de l’Université du Luxembourg, le LIH approfondira ses recherches sur l’effet de NP-lncG1 sur des organoïdes cérébraux humains.

Publication: 21/10/25
Mise à jour: 21/10/25