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Entretien : Ha-Rang Kim

L’École des Neurosciences de Bordeaux (ENB) contribue fortement à la vie de Bordeaux Neurocampus, que ce soit sur l’animation scientifique, l’attractivité internationale et le développement de collaborations. Afin de poursuivre son développement, elle vient d’intégrer dans son équipe Ha-Rang Kim en tant que chargée de projet formation en neurosciences. Nous l’avons rencontrée.

Bordeaux Neurocampus : Vous connaissez déjà bien l’environnement des neurosciences bordelaises. Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?

Ha-Rang Kim : En effet, je suis titulaire du Master international de Neurosciences NeuroBIM, obtenu à l’université en 2017. J’ai poursuivi mon parcours avec une thèse, co-dirigée par Yann Humeau, à l’IINS et par Cyril Herry, au Neurocentre Magendie. Elle portait sur la compréhension de circuits neuronaux impliqués dans l’apprentissage de la mémoire de peur contextuelle, et cherchait à déceler les mécanismes physiologiques à l’origine de la forme pathologique de généralisation de cette mémoire. Après l’avoir soutenue, en novembre 2022, j’ai continué à l’IINS avec un contrat post-doctoral de 2 années. Cela m’a permis de poursuivre la rédaction de mon article que j’espère soumettre avant la fin de l’année !

Fondée en 2015 par Christophe Mulle, l’ENB fêtera ses dix ans le 16 septembre prochain. Devenue en 2022 une unité de service de l’université de Bordeaux, elle est dirigée depuis 2025 par David Perrais.

Vous intégrez l’École des Neurosciences de Bordeaux, pourriez-vous nous rappeler son rôle ?

L’ENB est un laboratoire entièrement équipé pour la recherche en neurosciences et exclusivement dédié à la formation par la pratique expérimentale. Elle a notamment la charge, aux côtés de la Fondation Champalimaud à Lisbonne, de l’organisation du programme Cajal Advanced Neuroscience Training, à raison de 3 à 4 sessions par an à l’ENB. Ce programme de formation international attire tout au long de l’année des chercheurs de renom, de jeunes chercheurs prometteurs et de nombreux étudiants, de niveau doctoral, et de toutes nationalités.

D’autres workshops et cours sont également organisés. Par exemple en 2025, l’école accueille et organise une Summer school sur la douleur, un workshop « Introduction to experimental neuroscience », ainsi que deux autres workshops, l’un sur la psychiatrie de précision, pour l’ECNP et l’autre pour le GDR « Microglie et neuroinflammation ».

Quels sont les services proposés par l’ENB ?

Concrètement, l’ENB offre un espace capable d’accueillir plus de 20 étudiants simultanément. Ce sont 500 m², situés au deuxième étage du CARF, équipés d’infrastructures de laboratoire – biochimie, biologie cellulaire, culture cellulaire -, d’une animalerie, de systèmes d’électrophysiologie, d’équipements informatiques et logiciels d’analyse, et d’une plateforme in vivo. L’ENB a également accès au matériel et aux ressources humaines de plateformes locales, intégrées à Bordeaux Neurocampus ou plus largement à l’université : le BIC, l’IBIO, TBMCore, etc. Sans oublier la salle de conférence du CARF, qui permet facilement d’intégrer des séminaires dans le programme de formation.

Il y a toute la structure logistique pour accueillir des groupes, qu’ils soient locaux ou internationaux souhaitant organiser des cours, des formations en neuroscience : Il y a pour cela une équipe dédiée à l’organisation et au bon déroulement des formations, en dehors de l’aspect scientifique.

C’est un lieu unique en France et même en Europe !

Quelles seront vos missions à l’ENB ?

J’aurai trois missions principales. Tout d’abord la conception et le développement de projets pédagogiques en collaboration étroite avec des partenaires institutionnels que sont le département Bordeaux Neurocampus, le programme CAJAL et la Fondation Bordeaux Université. L’objectif est que ces projets soient adaptées à des publics variés : étudiants, chercheurs, professionnels dans les domaines du biomédical et de l’éducation.

Ensuite, la recherche de financements auprès de mécènes, d’organismes publics nationaux et internationaux de l’Union Européenne et d’entreprises privées. Pour cela, je vais principalement collaborer avec la Fondation Bordeaux Université pour développer des campagnes de levée de fonds ciblées sur les besoins de formation en neurosciences.

Enfin, la coordination scientifique des projets pédagogiques axés sur la pratique expérimentale en neurosciences avec des thématiques variés. Je travaillerai en interaction étroite avec les équipes pédagogiques et les intervenants, en veillant à l’exécution harmonieuse des projets.

C’est un certain virage dans votre carrière, comment appréhendez-vous ces nouvelles fonctions ?

C’est vrai que c’est un réel tournant dans mon parcours, mais c’est un choix mûrement réfléchi. Après plusieurs années en recherche fondamentale, j’ai eu envie de réorienter ma trajectoire vers une mission qui me permette de rester dans le domaine des neurosciences ou de la science en générale, tout en mobilisant d’autres compétences qui me tiennent à cœur : la pédagogie, la coordination de projet, et la transmission des savoirs. Pour moi, c’était une évolution plutôt naturelle de m’engager à l’ENB. C’est pour moi un lieu de formation unique, mais aussi un véritable lieu de rencontre, et de collaborations entre chercheurs, formateurs et étudiants internationaux. C’est un environnement stimulant dans lequel je me projette avec beaucoup d’enthousiasme.

Publication: 03/07/25
Mise à jour: 04/07/25